Focus sur deux jeunes agriculteurs DeLaval !
FJA
Focus sur deux jeunes agriculteurs DeLaval !
Un article de FJA - 2023
Zoom sur deux jeunes agriculteurs !
Quoi de mieux pour illustrer nos deux formations sur la découverte du robot de traite que de vous présenter deux exploitations dotées de robot ? 1.200 kilomètres séparent le liégeois Guillaume Demonceau de la suédoise Elisabeth Hiden. Zoom sur deux jeunes agriculteurs aux histoires et aux contrées bien différentes, mais animés de la même passion pour leur métier !
ELISABETH, COMMENT S’EST DÉROULÉ VOTRE INSTALLATION ?
Il s’agit de la ferme familiale de mon mari. Mes beaux-parents ont pris leur pension il y a 12 ans et aucun de leurs enfants ne voulait reprendre la ferme. Ils ont donc loué les bâtiments à un jeune qui a repris l’activité. Après ses études, mon mari est revenu habiter à la ferme mais il travaillait à l’extérieur, en gestion forestière. Moi je travaillais comme commerciale pour une société coopérative de vente d’engrais, semences, etc. Ensuite, le jeune qui louait la ferme a eu une opportunité ailleurs et nous a annoncé qu’il quittait l’exploitation. Nous avons donc saisi l’opportunité et nous nous sommes lancés tous les deux comme agriculteurs en ce début d’année !
Elisabeth Hiden - 27 ans. Suède - Hjo
A QUOI RESSEMBLE VOTRE EXPLOITATION ?
Elisabeth : Nous avec 185 vaches laitières, avec trois robots de traite. Au total, notre exploitation compte 460 animaux. Nous avons 200ha de prairies dont 70ha où les vaches paissent. Nous avons aussi 160ha de forêts ainsi qu’une unité de biogaz. Nous travaillons tous les deux sur la ferme avec deux employés à temps plein. Nous faisons aussi parfois appel à des saisonniers quand le travail est plus important.
Guillaume : Mon exploitation est une ferme mixte avec des vaches laitières et des cultures. Je trais une septantaine de vaches à l’aide d’un robot DeLaval et je cultive du maïs et des betteraves pour les vaches ainsi que des céréales, des pommes de terre et des betteraves sucrières. Les vaches sont logées sur aire paillée. C’est ce qu’il y a de mieux, je pense, en termes de confort. Et j’ai placé le robot dans l’ancienne salle de traite, ce qui m’a permis de conserver une fosse à côté du robot.
POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX DES ROBOTS DE TRAITE ?
Elisabeth : En 2005, il y a eu un incendie sur la ferme et mes beaux-parents ont dû reconstruire de nouvelles étables. Redémarrant à neuf, ils ont décidé d’installer un robot de traite. Depuis cette date, d’autres ont été installés et l’ancien a été remplacé. Nos vaches sont réparties en deux groupes différents :
- Le premier robot date de 2015 et est en trafic libre, les vaches sont libres de manger, se faire traire, se promener ou encore se reposer. On y met les vaches qui nécessitent le plus d’attention. Ce type de circulation implique un nombre un peu plus faible de vaches par robot.
- Les deux autres robots « VMS300 » datent de 2019 et sont de type « feedfirst », lorsqu’elles ont mangé, le robot décide si elles doivent se faire traire avant d’aller se reposer.
Guillaume : Suite au départ de mon associé, il a fallu que je trouve une solution pour me libérer du temps. A ce moment-là , on trayait encore 140 vaches et on passait entre 5 et 6 heures par jour dans la salle de traite. Avec les cultures, ça commençait à faire beaucoup !
Je voulais aussi une facilité dans l’organisation du travail. Surtout durant les grosses périodes pour les patates ou les cultures, je voulais que le robot puisse s’occuper de la traite. C’est d’ailleurs pour ça que je me suis directement dirigé vers un système feed-first et pas un système libre.
Guillaume Demonceau - 32 ans. Belgique - Visé.
ELISABETH, EN SUÈDE, À QUOI RESSEMBLE LE PAYSAGE AGRICOLE ?
Notre ferme est assez typique pour notre région (sud de la Suède), que ce soit au niveau de sa taille ou du type de production. Il y a beaucoup de vaches et de prairies en Suède. Mais le pays est tellement grand, que les conditions climatiques varient beaucoup entre le nord et le sud ! Notre ferme est plus proche de Bruxelles que du nord de la Suède ! Le nord est composé presqu’essentiellement de prairies étant donné qu’il y a de la neige 6 mois par an. On retrouve davantage de cultures dans le sud où les conditions climatiques sont plus douces.
Enfin, il existe une loi qui impose de faire sortir les vaches à la belle saison, la période ainsi que le nombre minimal de jours varient entre le sud et le nord du pays. L’agriculture biologique ainsi que certains labels font augmenter ce nombre de jours minimal où les bêtes doivent être dehors.
ET QU’EN EST-IL DU PRIX DU LAIT ?
Même s’il a baissé au cours des 6 derniers mois, le prix du lait est relativement bon si on regarde les 10 dernières années. Nous avons quand même quelques craintes pour l’avenir car le prix baisse et les taux d’intérêts bancaires augmentent ! Et cette année le climat est chaud et sec donc on risque de manquer de nourriture pour nos vaches.
GUILLAUME, QUELLE EST LA JOURNÉE « TYPE » D’UN UTILISATEUR DE ROBOT DE TRAITE ?
Alors, déjà je ne suis pas un lève-tôt, donc j’arrive vers 7h-7h30. Je commence par la surveillance du robot. Je regarde s’il y a des vaches qui ont des problèmes et qui nécessiteront une attention particulière ou pour repérer les vaches prêtes à inséminer, etc... Et j’en profite pour faire le tour de tout sur l’ordinateur.
Si j’ai programmé des vaches à surveiller la veille, elles ont été séparées automatiquement et m’attendent dans l’aire derrière le robot. Une journée sans vaches à regarder, la surveillance du robot me prend 15 minutes. Quand il y a des vaches à surveiller, ½ heure – 1 heure, ça dépend un peu. En général, la journée, quand on est là et si c’est calme, ça se limite à un peu de surveillance : parfois, on va chasser une vache ou l’autre vers le robot, mais, même sans ça, ça tourne bien.
Le soir, je prépare le mélange. Je préfère soigner le soir comme ça j’ai plus de traites durant la nuit. Je regarde de nouveau le programme pour vérifier si je n’ai pas une vache ou l'autre à séparer pour le lendemain matin ou s’il y a quelque chose d’important à surveiller.
Voilà pour dire la routine. C'est assez simple. Je trouve que le robot DeLaval est bien pour ça, il est très facile. N'importe qui sait le faire aller. J'ai un ami qui vient de temps en temps, il va sur l'ordinateur et regarde. C’est assez instinctif.
ET SELON TOI, QUELS SONT LES AVANTAGES ET LES INCONVÉNIENTS DE LA TRAITE ROBOTISÉE ?
Un des gros avantages, c’est d’abord un énorme gain de temps par rapport à la traite conventionnelle. Ensuite, la traite quartier par quartier permet d’éviter la surtraite sur les quartiers qui donnent leur lait plus rapidement. En termes de santé mammaire, on a aussi un meilleur suivi. Le système détecte les mammites pratiquement avant qu’elles ne commencent. Je peux traiter rapidement et je n’ai plus eu de mammites carabinées comme on pouvait en avoir parfois avant.
En ce qui concerne les inconvénients, moi, je n’en vois pas spécialement actuellement... Parce que, même en cas de panne ou de réglages éventuels, le suivi technique mis en place est très efficace, même la nuit.
Et en plus, pour la fertilité, ce que j’apprécie particulièrement, c’est le Herd Navigator® (ou HN100 - Ndlr, la mesure de la progestérone). Au début pour moi, le robot, c’était avant tout la traite ! Je ne vais pas dire que ça m’était égal, car c'est quand un des atouts principaux du robot. Mais aujourd'hui, l’outil principal ce n’est plus le robot, c’est le Herd Navigator®. Ça, ça me permet de prendre des décisions, de cibler les vaches, détecter les chaleurs, les kystes, … C’est magnifique !
POURQUOI AIMEZ-VOUS TANT VOTRE MÉTIER D’AGRICULTEUR ?
Elisabeth : C’est un métier très stimulant, on a énormément de boulot mais on fait quelque chose d’important, on produit 2 millions de litres de lait par année ! J’adore la relation que nous avons avec la nature, surtout l’été quand les vaches sortent, voir le paysage que cela offre ! C’est aussi une liberté d’être son propre patron et on a un travail très diversifié, qui va de soigner les animaux à payer les employés. Je suis aussi fort impliquée dans la défense des jeunes agriculteurs ! Je suis présidente de l’association des jeunes agriculteurs en Suède et je viens d’être élue vice-président du CEJA.
Guillaume : C’est une bonne question parce que moi je ne voulais même pas être éleveur à la base. Je voulais seulement reprendre la ferme pour faire les cultures. Et puis, petit à petit, j’ai poigné dedans ! Et maintenant, j'aime autant être dans les vaches que dans les cultures. C'est le travail avec le vivant, tu ne sais jamais ce que tu vas faire exactement, sur quoi tu vas tomber. C'est ça qui est bien dans le métier.
POUR CONCLURE, QUELS SONT VOS FUTURS PROJETS ?
Elisabeth : Nous sommes en train de construire une nouvelle étable pour les génisses, qui y séjourneront dès leurs 3 mois et jusqu’à la misebas.
En effet, nous louions une étable dans une ferme voisine mais le contrat va expirer. Cette nouvelle construction permettra de rassembler toutes les bêtes sur notre ferme, éviter les déplacements et nous pourrons aussi utiliser notre système d’alimentation automatique.
Guillaume : Oui, il y en a en réflexion. Un robot d’alimentation peut être… Notre automotrice vieillit et la remplacer coutera surement cher. Donc à l’avenir, pourquoi ne pas automatiser ça aussi ?